Séance du 6 aout 1914. 873
Compte rendu de la séance du Conseil
communal du 6 août 1914
Présidence de M. le Bourgmestre.
Présents: MM. MOREAU,
bourgmestre-président; CRICKX, DENIS, MATHIEU, GRAINDOR, échevins;
DE MEERSMAN, LIMBOURG, VERHEYLEWEGEN, MELCKMANS, BROEREN, PÊTRE,
DELEERs, KELCHTERMANS, XHONEUX, DE TOLLENAERE, MORJAU, VAN
LANGENDONCK, BEECKMAN, GÉRARD, BOULENGIER, DILGER, MAES, LAMBERT,
VAN M UYLDERS, conseillers; P. BIDDAER, secrétaire communal.
Absents: MM. R. HENRY, DEMETS et
RENARD, qui s'excusent de ne pouvoir assister à la séance, ainsi
que MM. LEMMENS et BERTAUX.
- La séance publique est ouverte à 8
h. 1/4 du soir.
SOMMAIRE
SÉANCE PUBLIQUE.
1. - Déclaration de guerre de
l'Allemagne à la Belgique. - Discours de M. le Bourgmestre, 874.
2. - Ordonnance de M. le Bourgmestre
interdisant les attroupements. - Confirmation, 878.
3. - Crédit spécial pour pourvoir aux
dépenses urgentes nécessitées par la guerre. - Prélèvement sur le
fonds d'emprunt, 879.
4. - Installation de la Société
postscolaire « L'Effort " dans les greniers de l'école rue
Eloy. - Aménagement des locaux. - Demande de crédit supplémentaire.
- Rapport du Collège, 884.
5. - École de dessin et d'industrie.
- Travaux d'entretien. - Demande de crédit supplémentaire.
- Rapport du Collège, 884.
HUIS CLOS.
Fonctionnaires et employés sous les
armes. - Payement des traitements pendant la période de mobilisation,
885.
Nous sommes tous des Belges.
Séance du 6 aout 1914. 874
Procès-verbal. -Adoption.
M. le Secrétaire donne lecture du
procès-verbal de la séance du 27 juillet dernier; la rédaction en
est approuvée.
I -Déclaration de guerre de l'Allemagne à la Belgique.
M. le Président prononce, d'une voix
émue, les paroles suivantes que le Conseil écoute debout:
Messieurs, par la volonté d'une
puissance prenant fait et cause dans le conflit qui a surgi entre
l'empire Austro-hongrois et le royaume de Serbie, nous nous trouvons
devant la plus épouvantable guerre que l'histoire de l'humanité
aura eu à déplorer.
Au mépris des traités garantissant
notre neutralité et l'indépendance si chèrement acquise par nos
pères en 1830, l'Allemagne a déclaré la guerre à la Belgique.
C'est une inqualifiable agression.
Des combats meurtriers se livrent en ce
moment sur le sol belge.
Nos enfants se battent en héros.
Le Roi Albert, avec la vigoureuse
ardeur de son âge et de son patriotisme, s'est mis à la tête de
l'armée qui est capable des actes les plus valeureux et dans l'endurance de laquelle nous plaçons toute notre confiance.
(Applaudissements.)
Je rends un hommage ému à notre
vaillante jeunesse, à notre armée, au Chef constitutionnel de l’État. (Applaudissements sur tous les bancs.)
Je salue la France et l'Angleterre qui,
elles, respectueuses du droit des gens, sont alliées à la
Belgique et lui accordent leur puissant appui contre l'envahisseur germanique.
Messieurs, je vous parle sous l'empire
de la plus vive émotion; mais, haut les cœurs!
Dans cet instant critique de notre
existence nationale, il n'y a plus de discussions politiques,
il n'y a plus de partis.
Séance du 6 aout 1914. 875
Nous avons la ferme espérance que le
peuple belge ne périra pas et que de cette terrible épreuve
résultera un avenir de confraternité et de liberté ..
Vive la Belgique! (Sur tous les bancs:
Vive la Belgique ! et applaudissements.)
Messieurs, en temps de guerre et
suivant les règles édictées par la Convention internationale de la
Haye, l'autorité communale, et spécialement le bourgmestre, reste
chargée du maintien de l'ordre et de la tranquillité dans la
commune.
Des devoirs rigoureux lui sont
prescrits en face des belligérants.
Nonobstant toute occupation de
territoire, il reste en contact avec les habitants et, si possible,
continue ses rapports administratifs avec le Gouvernement.
La loi du 4 août 1914 simplifie
certaines prescriptions de la loi communale en ce qui concerne
l'approbation des actes du Conseil communal pour le cas où les
communications seraient coupées avec le siège du Gouvernement.
Je remercie, M. Crickx, premier Échevin, qui a assumé l'intérim de mes fonctions pendant les
premiers jours de mon congé jusqu'à lundi, date de ma rentrée.
11 a pris les premières mesures
commandées par les circonstances pour parer à la panique financière
et au renchérissement des vivres. Il a présidé au travail administratif du rappel des classes et des réquisitions. Il m'a remplacé
à une réunion de la Conférence des bourgmestres.
La collaboration de M. Crickx m'a donc
été précieuse et je suis heureux de lui témoigner
publiquement mes sincères éloges. (Bravos.)
Messieurs, toutes les dispositions
prises jusque maintenant sont de simples mesures d'exécution. Elles
tendent surtout à rassurer la population et à l'engager au calme.
Toutefois, j'ai édicté une ordonnance
de policé interdisant les cortèges et rassemblements sur la
voie publique. Conformément à l'article 94 de la loi
communale, cette ordonnance doit être confirmée par le Conseil pour continuer à sortir ses effets.
Séance du 6 aout 1914. 876
Je la soumets donc à votre
approbation. (Assentiment.)
J'ai la satisfaction d'annoncer au
Conseil communal qu'à la suite d'une assemblée qui s'est
tenue hier à l'Hôtel de ville de Bruxelles, les communes de
l'agglomération bruxelloise seront approvisionnées journellement. de farine; nous recevrons, pour notre part, 200 sacs par Jour.
D'accord avec M. Dujardin, Colonel de
la garde civique, j'ai établi à l'Usine Ruelle, rue de la
Clinique, 25, ce dépôt.
Les boulangers pourront s'y procurer
les quantités qui leur sont nécessaires, entre 9 heures du matin
et midi, à raison de 28 centimes le kilo, payable au comptant. Ils
ne pourront vendre la farine au-dessus de 32 centimes le kilo et ne
pourront livrer à chacun de leurs clients plus d'un kilo à la fois par jour.
Pour obtenir la farine qui leur est
nécessaire, les boulangers devront établir leur identité au moyen
du carnet de mariage ou de la dernière feuille de contributions.
Ce dépôt communal sera étendu aux
autres denrées de première nécessité.
Un employé-comptable de
l'administration est préposé à ce service d'alimentation. Il
tiendra une comptabilité régulière.
La Conférence des bourgmestres a
organisé une caisse centrale de secours pour toute l'agglomération
bruxelloise, afin de venir en aide aux enfants, aux femmes et
aux familles des militaires sous les drapeaux. J'ai remis à des
personnes de confiance des listes de souscription, numérotées;
munies du sceau communal et portant ma signature autographe. Les
fonds qu'elles recueilleront seront versés entre mes mains et
transmis au Bourgmestre de Bruxelles. Toutes les demandes de
secours seront instruites d'urgence par notre administration et
celle-ci sera chargée de les remettre directement aux nécessiteux.
Dès la première rumeur de guerre, le
Collège s'est préoccupé de rouvrir les cantines communales : il a
fait l'acquisition de vivres et tout est installé. Nos cantines
fonctionnent.
Les membres de la commission des cantines se sont gracieusement mis à notre disposition \pour aider le personnel communal dans cette tâche. Je les en remercie vivement.
Séance du 6 aout 1914. 877
Les membres de la commission des cantines se sont gracieusement mis à notre disposition \pour aider le personnel communal dans cette tâche. Je les en remercie vivement.
Un élan de commisération et de large
générosité se manifeste parmi nos contribuables. Les uns mettent à
la disposition de l'administration des locaux, lits et objets dont
ils disposent pour venir au secours des blessés, les autres nous
offrent leurs bons offices. J'ai confié la direction du
service médical à la commission des Hospices civils, aidée de la
Croix-Rouge.
Je convie le Conseil communal à se
joindre à moi pour exprimer sa reconnaissance à tous ceux qui font
preuve de dévouement, d'abnégation et de charité. (Applaudissements.)
Aucune famine n'atteindra nos
habitants.
Le Collège demande au Conseil de
mettre à sa dis position un crédit extraordinaire de 100,000
francs pour pourvoir à toutes les dépenses urgentes et, le cas
échéant, servir de fonds de roulement. Cette somme sera prélevée
sur le montant du dernier emprunt.
Il me reste, Messieurs, à vous donner
communication de la patriotique lettre que nous adresse notre
collègue, M. Demets :
Le 3 août 1914.
« Division de cavalerie, Corps des
transports.
Colonne du Lieutenant Liebrecht.
« Messieurs et chers Collègues,
» Je ne pourrai assister à la séance
de jeudi et vous prie de m'excuser de ne pas remplir ce devoir. Mais
j'ai pensé que dans les circonstances actuelles, il en était un
autre, plus impérieux.
» Dispensé du service militaire par
le remplacement, j'ai toujours pensé que j'avais une dette à payer
à mon pays, si une occasion utile se présentait.
» C'est pourquoi je me suis engagé
samedi au 1er guides, corps des transports.
» Je souhaite, Messieurs, de tout mon
cœur, que l'issue de la gigantesque lutte engagée nous permette de
nous retrouver
II. - Ordonnance de M. le Bourgmestre interdisant les attroupements. -Confirmation.,
Le Conseil prend, à l'unanimité, la délibération suivante:
Le Conseil communal,
Vu l'arrêté pris par M. le Bourgmestre, pour cause d'urgence, le 3 août courant, interdisant tous rassemblements ou attroupements sur la voie publique, dans le but de prévenir les désordres dans la commune;
Attendu que cette mesure se justifie
dans les circonstances actuelles et qu'il y a lieu de la maintenir
jusqu'à disposition ultérieure;
Décide:
Séance du 6 aout 1914. 878
prochainement pour reprendre nos
travaux et aider à panser les plaies dont souffrira malheureusement,
dans tous les cas, notre Pays.
» Votre dévoué,
» (s) Fernand DEMETS. »
(Nouveaux applaudissements sur tous
les bancs.)
Je reçois à l'instant une dépêche
officielle m'informant de la mise en état de siège du
territoire, conformément aux lois sur la guerre.
M. l’Échevin Crickx. Messieurs, je
remercie bien cordialement l'honorable Bourgmestre pour les paroles
de bienveillance à mon égard. J'eusse cependant préféré qu'elles
n'eussent pas été prononcées. Lorsque M. le' 'Bourgmestre, prenant
quelques jours de congé, m'a fait l'honneur de me charger de
l'intérim, je comprenais que j'assumais certaines responsabilités
et que j'avais des, devoirs à remplir. J'ai rempli mes devoirs, mais
je n'ai -rien fait de plus!
Je profite de l'occasion qui m'est
offerte pour rendre hommage au zèle et au dévouement des membres
de la police et des employés des services de la population et de la
milice, ainsi qu'aux autres employés communaux, fonctionnaires
et ouvriers et aux membres, du Conseil communal qui, dans un
moment si difficile, m'ont apporté leur dévouement et leur travail.
Du plus profond de mon cœur; je les en remercie. (Vifs
applaudissements sur tous les bancs. Les membres du Conseil se
rasseyent.)
II. - Ordonnance de M. le Bourgmestre interdisant les attroupements. -Confirmation.,
Le Conseil prend, à l'unanimité, la délibération suivante:
Le Conseil communal,
Vu l'arrêté pris par M. le Bourgmestre, pour cause d'urgence, le 3 août courant, interdisant tous rassemblements ou attroupements sur la voie publique, dans le but de prévenir les désordres dans la commune;
Séance du 6 aout 1914. 879
Vu l'article 94 de la loi communale,
Arrête:
La susdite ordonnance de police est
confirmée et continuera de sortir ses effets.
Expédition de la présente
délibération sera notifiée à M. le Gouverneur du Brabant.
III. - Crédit spécial pour pourvoir
aux dépenses urgentes nécessitées par la guerre.
- Prélèvement sur le fonds d'emprunt.
Approuvant, à l'unanimité, le
discours de M. le Bourgmestre, le Conseil prend la délibération
suivante
Le Conseil communal,
Ouï la proposition du Collège des
Bourgmestre et Échevins; Attendu qu'il y a lieu de mettre à sa
disposition la somme nécessaire pour lui permettre de faire face aux
évènements extraordinaires suscités par la guerre et notamment
d'ouvrir les cantines communales, afin d'y servir un repas aux
personnes nécessiteuses; de pourvoir au ravitaillement de la garde
civique réquisitionnée pour le maintien de l'ordre; de pourvoir aux
dépenses nécessitées par l'installation d'ambulances dans la
commune; de faire l'avance pour le paiement de la rémunération militaire, etc., et de servir éventuellement de fonds de
roulement;
Vu l'article 145 de la loi communale,
Décide:
De solliciter des autorités
supérieures l'autorisation de pré lever aux fins ci-dessus une
somme de 100,000 francs sur le montant de l'emprunt de 5,000,000 de
francs contracté avec la Caisse générale de Reports et de Dépôts,
suivant délibération du Conseil communal en date du 23 mars 1914,
approuvée par arrêté royal du 2 mai 1914.
Expéditions de la présente
délibération seront transmises à
M. le Gouverneur du Brabant, pour être
soumises à l'avis de la Députation permanente et à
l'approbation du Roi.
Séance du 6 aout 1914. 880
Comnunication.
M. Maes. M. René Henry m'a envoyé un
télégramme me priant de l'excuser de ne pouvoir assister à notre
réunion de ce soir. Il me prie de vous dire qu'il est d'accord
avec nous en ce qui concerne les cantines communales et qu'il accepte
la proposition.
- Pris pour information.
Motion d'ordre.
M. Deleers. Messieurs, en présence des
évènements que nous subissons, et auxquels nous faisons face de
tout cœur et de tout notre courage, vous m'excuserez si je fais une
proposition d'une manière incompatible avec notre règlement. Ne
pourrions-nous, en cette période de vacances, tâcher de
réunir dans les écoles les enfants qui, en période d'ouverture des
classes, fréquentent nos établissements d'instruction? Il
importe d'arracher ces petits à la rue. Je suis vraiment écœuré
lorsque je vois des mères traîner leurs enfants par les rues
de la commune. Ma proposition, que je fais par motion d'ordre,
consiste donc à ouvrir nos écoles sous la direction des
instituteurs et institutrices disponibles.
M. le BOURGMESTRE. Nous avons décidé
de combiner les promenades scolaires. Par conséquent, tous les en
fants qui sont en âge d'y participer y seront invités.
M. l’Échevin Crickx. Il serait
difficile de réunir tous les membres du corps enseignant. Il y en a
qui ont contracté des engagements volontaires, de même que des
institutrices sont entrées dans la Croix-Rouge; enfin, le Collège
fera examiner la proposition de M. Deleers.
M. Deleers. Il y a de ces choses qui
paraissent difficiles et qui ne le sont pourtant pas. En
faisant appel à la bonne volonté du personnel enseignant, je suis
persuadé que cette organisation sera tôt établie.
M. De Meersman. On s'est occupé
beaucoup des
familles nécessiteuses des miliciens appelés sous les drapeaux et j'approuve de tout cœur ce qui a été fait. Il s a une autre classe de nécessiteux et qui ne fera qu'augmenter par suite du chômage général: les ouvriers.
Séance du 6 aout 1914. 881
familles nécessiteuses des miliciens appelés sous les drapeaux et j'approuve de tout cœur ce qui a été fait. Il s a une autre classe de nécessiteux et qui ne fera qu'augmenter par suite du chômage général: les ouvriers.
Je demande au Bourgmestre s'il n'y a
pas quelque mesure à prendre. Ne pourrait-on pas organiser un Comité de charité pour venir en aide à, des familles?
D'après ce qui vient d'être dit,
toutes les ressources seront consacrées aux familles des soldats,
mais il est du devoir de l'administration communale de faire un
effort spécial en faveur de tous les habitants et notamment ceux de cette catégorie là. .
J'espère que le Bureau de bienfaisance
s'en occupera; .mais son rôle devant être insuffisant dans
l'espèce, il faudra quand même prendre des mesures spéciales
d'intervention.
M. le Bourgmestre. Le Collège s'est
occupé cette après-midi de cette question. Nous ne la perdrons pas
de vue et nous prendrons une décision à bref délai.
M. De Meersman. Merci.
M. Melkmans. Je suis d'accord avec M.
De Meersman et le Collège.
La Commission s'est permise de se
réunir sous la présidence de M. Crickx, faisant fonctions de
bourgmestre, et elle s'est occupée surtout des familles des soldats.
Toutefois, nous avons pensé aussi aux
sans travail. Nous avons fait imprimer des cartes de contrôle et nous
les distribuons aussi bien aux ouvriers sans travail, qu'aux femmes
de militaires sous les armes. Tous les membres de la commission m'ont
approuvé et nous assis tons tous les jours Tes personnes qui se
présentent. La répartition des secours est assez difficile, mais en
approuvant la proposition de M. Deleers on sera au moins certain que les enfants auront à manger.
Nous ne demandons pas le concours de
tous les membres de l'enseignement, comme M. Crickx le croit.
Mais s'ils ne se présentent pas tous au poste, j'ose croire que la
majorité d'entre-eux sera là et alors les enfants seront à l'école
à midi, tandis que les pères sont à l'armée ou atteints par le
chômage. Que tout le monde s'en occupe sans question d'opinion et
nous serons certains que les malheureux auront à manger.
A ce sujet, j'ai eu l'honneur de faire parvenir à ·M. le Bourgmestre la lettre ci-après, en date du 31 juillet dernier :
Séance du 6 aout 1914. 882
A ce sujet, j'ai eu l'honneur de faire parvenir à ·M. le Bourgmestre la lettre ci-après, en date du 31 juillet dernier :
» Monsieur le Bourgmestre,
» Étant donné, d'une part, la crise
industriel.le et commerciale qui sévit depuis près d'une
année et qui a rendu l'existence d'un grand nombre de nos
administrés et particulièrement de la classe ouvrière, frappés
par le chômage, des plus difficile.
» Que, d'autre part, cette triste
situation vient d'être aggravée par le rappel sous les armes des
miliciens des classes 1910-1911 et 1912 à la suite de la situation
internationale qui nous menace d'une guerre européenne que parmi
les rappelés de notre commune, se trouve un grand nombre de pères
de famille dont femmes et enfants sont exposés à la misère, nous
avons l'honneur de vous proposer l'ouverture des cantines scolaires
pour le 15 aout prochain, au plus tard, et de permettre aux fem
mes et enfants, ainsi qu'aux vieux parents des miliciens rap
pelés sous les armes, de venir y prendre un repas par jour sur
présentation d'une carte qui serait délivrée par les soins de
l'administration communale.
» Au nom de ces malheureux, nous vous
prions de bien vouloir convoquer d'urgence le conseil dont
l'ordre du jour porterait la présente proposition en tête.
» Pour gouverne, veuillez noter que
les membres du groupe socialiste sont tout disposés à abandonner
leurs jetons de présence, pendant une certaine période, en
faveur des cantines communales.
» Nous comptons sur votre bonne
obligeance et vous présentons, Monsieur le Bourgmestre,
l'assurance de nos sentiments distingués.
» Pour le Groupe socialiste :
» Le Secrétaire,
» Le Secrétaire,
» MELCKMANS. »
M. le BOURGMESTRE. La question sera
examinée. M. Xhoneux. Je demanderai au Bourgmestre de prier les
différents comités de charité d'organiser un comité central.
Diverses personnes des plus
philanthropiques ont organisé des groupements locaux et il existe
ainsi des doubles emplois. Que l'on se centralise donc pour faciliter la tâche,
M. le BOURGMESTRE. J'abonde dans ce
sens. Plu-
sieurs personnes demandent
l'autorisation de fonder des comités : il faut évidemment tâcher
de centraliser ces dévouements.
Séance du 6 aout 1914. 883
Ces personnes sont animées des
meilleurs sentiments et je serai très heureux de les aider;
mais, je le répète, je crois qu'il faut tâcher de centraliser
tous ces efforts.
M. Xhoneux. Oui, de la cohésion.
M, le Bourgmestre. Je remarque qu'il
manque de la surveillance à la Croix-Rouge. J'ai demandé que les
boîtes fussent scellées et marquées d un signe distinctif, ainsi que
du sceau communal. Il faudrait aussi que les collecteurs fussent
munis d'un brassard de la Croix Rouge estampillé par
l'administration communale. Il y a beaucoup d'empressement à faire
ces collectes, mais cela manque de contrôle.
Je vais m'efforcer de remédier à
cette lacune.
M. Broeren. Au Bureau de
bienfaisance nous siégeons à deux en permanence, depuis huit jours.
Nous faisons nos enquêtes au jour le jour et les interventions
s'effectuent rapidement.
D'autre part, la Société « La
Charité », dont j'ai l'honneur de faire partie, se dispose à
examiner demain la question soulevée par M. Xhoneux.
Là Fédération des sociétés a
demandé 'au Bourgmestre de la réunir pour aviser en ce qui
concerne les collectes. On a pris nos boîtes, on y a mis la
marque de la Croix-Rouge, mais je n'ai pas assez mes apaisements.
Leur usage doit être couvert par des garanties, car des gens
pourraient en abuser. Je le répète. une décision sera prise
demain.
Motions d'ordre.
M. Broeren. Messieurs, vu les
circonstances dans lesquelles nous nous trouvons, je vous propose de
lever la séance.· .
M. le BOURGMESTRE. Votons d'abord les
numéros 7 et 8 qui sont urgents. (Assentiment.)
M. Melkmans. Devant la pénible
situation que traverse le pays, j'ai fait connaître à M. le
Bourgmestre que je retirais toutes les propositions que j'ai eu
l'honneur de faire parvenir au Collège au nom du parti
ouvrier.
Par le Collège:
V. - École de dessin et d'industrie. - Travaux d'entretien. - Demande de crédit supplémentaire. - Rap-
Séance du 6 aout 1914. 884
IV. - Installation de la société
postscolaire « L'Effort » dans les greniers de l'école rue Eloy.
-Aménagement des locaux. - Demande de crédit supplémentaire. -Rapport du. Collège.
Il est donné lecture, au nom du
Collège, du rapport suivant:
Anderlecht, le 28 juillet 1914.
Le Collège au Conseil.
Messieurs,
Un crédit de 2,500 francs figure au
budget de l'exercice en cours pour l'installation du cercle
« L'Effort» dans les combles de l'école rue Eloy.
« L'Effort» dans les combles de l'école rue Eloy.
La nécessité de différents ouvrages
complémentaires aux premiers s'est révélée au cours des travaux;
ils ont entraîné une majoration d'environ 10 % de la dépense.
Nous vous proposons, en conséquence,
de porter à 2,800 fr. le crédit inscrit sous l'article 58 du
service extraordinaire du budget.
La. différence sera couverte au moyen
des excédents laissés par d'autres articles.
Par le Collège:
Le Secrétaire communal, P. BIDDAER.
- Adopté.
Le Collège, G. Moreau.
V. - École de dessin et d'industrie. - Travaux d'entretien. - Demande de crédit supplémentaire. - Rap-
port du Collège. . .
Il
est donné lecture, au nom du Collège, du rapport suivant:
Cette somme sera couverte au moyen des ressources générales dudit budget.
Par le Collège
Le Secrétaire communal, P. BIDDAER.
Le Collège, G. MOREAU.
- Adopté.
Dons.
Séance du 6 aout 1914. 885
Anderlecht,
le 24 juillet 1914.
Le
Collège au Conseil.
Messieurs,
La
Commission administrative de l'école de dessin signale la nécessité
de revernir une partie du
mobilier de cet établissement et d'effectuer divers travaux de peinture et de tapissage dans l'habitation du concierge.
mobilier de cet établissement et d'effectuer divers travaux de peinture et de tapissage dans l'habitation du concierge.
L'évaluation
totale de ces ouvrages s'élève à
fr. 998.68.
Ceux-ci n'ayant pas été compris dans le relevé des travaux d'entretien qui s'effectuent annuellement dans les bâtiments communaux, nous vous proposons de majorer de 1,000 francs, le crédit inscrit sous l'art. 94 du service ordinaire du budget de l'exercice en cours.
Ceux-ci n'ayant pas été compris dans le relevé des travaux d'entretien qui s'effectuent annuellement dans les bâtiments communaux, nous vous proposons de majorer de 1,000 francs, le crédit inscrit sous l'art. 94 du service ordinaire du budget de l'exercice en cours.
Cette somme sera couverte au moyen des ressources générales dudit budget.
Par le Collège
Le Secrétaire communal, P. BIDDAER.
Le Collège, G. MOREAU.
- Adopté.
- La séance publique est levée à 9 heures du soir.
Huis
clos.
Le
Conseil décide que, jusqu'à nouvel ordre, les ouvriers et
employés sous les armes toucheront l'entièreté de leur salaire et
leur traitement.
-La
séance est levée à 9 h. 10
du soir.
Séance du 6 aout 1914. 886
Dons.
M.
le. Bourgmestre a reçu :
1°
de M. Backhaus fils, engagé volontaire, par l'intermédiaire de M. Melckmans, conseiller communal, une somme de 100
francs au profit de l'œuvre des cantines communales;
2°
de M. H, Maes, conseiller communal, la somme de 200
francs, reliquat de ses jetons de présence, au profit de l'œuvre
des cantines communales.